Je n’ai jamais été vraiment amateur de glisse à la différence de plusieurs de mes amis. Je comprends les hésitations de ce jeune homme. Comme tout le monde, je reste marqué par les drames.
Au temps où je me suis essayé à la planche, je passais plus de temps dans la machine à laver que sur mon fier destrier de résine, plus de temps à ramer qu’à glisser. Avec un peu, beaucoup, d’imagination, c’était du bodysurf …sous l’eau, en position foetale. Bref, plus Pierre Richard que Patrick Swayze, plus Michel Blanc que Keanu Reeves. Donnez moi une balle et une raquette et on reparlera de Point Break !
Je me rappelle d’une leçon de surf d’un ami, de ses encouragements. Moi, je crachais mes poumons comme après un marathon. J’avais fait à peine deux mètres dans l’eau les bras en feu, et je voyais ces filles de 12 et 8 ans filer vers les vagues avec une aisance de sirènes. J’ai dû avaler plus d’eau de mer que de vagues ce jour là. Qu’on ne vienne pas me dire que ce n’est pas physique !
Plus tard, j’ai essayé Boucan et le bodyboard. Plus de monde, un peu plus de confiance ou d’inconscience, un peu moins machine à laver mais comme disais Brice : « l’océan ne voulait pas de moi ».
Je sens encore la force des vagues, la sensation unique de glisser, ne serait-ce qu’un tout petit peu.
Au même endroit, des années plus tard, le cauchemar. J’avais depuis longtemps remisé la planche. Elle a fini dans une brocante.